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Un Carnet De Route
13 novembre 2008

LE SUD-EST DE L' ANATOLIE

Turkey_southeast_anatolia

Turkey_SEanatolia_region

DIYARBAKIR

Les Kurdes, constituant la majeure partie de sa population, la considèrent comme la capitale du Kurdistan turc.

400.000 habitants il y a une quinzaine d'années, environ 1.5 million aujourd'hui, Diyarbakir souffre d'un taux de chômage très élevé du à l'exode massif des populations des villages voisins fuyant les problèmes avec l'armée turque. Les plus démunis sont poussés dans la rue et survivent grâce à la mendicité. A la tombée de la nuit et malgré une atmosphère assez sereine, des policiers armés sont présents à chaque carrefour, ce qui rappelle par certains côtés Jérusalem. Preuve que cette citadelle kurde reste sous la surveillance musclée du gouvernement d'Ankara.

Après 1h30 de vol depuis Istanbul, je suis arrivé à Diyarbakir à 21h30. J'ai sauté dans un taxi qui m'a transporté en quelques minutes à l'hôtel Güller situé dans la vieille ville.
En arrivant j'ai aperçu un morceau de la fortification qui emprisonne la ville depuis 1 siècle et demi (c'est le plus long édifice de ce type après la muraille de Chine; il s'étend sur 6km).
Je ne peux que me faire une fausse idée de cette cité kurde. De nuit, elle n'est pas du tout accueillante: les rues sont mal éclairées, désertes sauf à quelques carrefours où des groupes d'adolescents tapent dans un ballon ou bien sont assis à regarder passer les taxis, seuls véhicules circulant ce soir. Demain matin j'ai pas mal de choses à faire avant mon départ, prévu tôt samedi.

Ce vendredi matin, Diyarbakir (Diyar = région et Bakir = cuivre) est apparue accueillante. Le ciel bleu et la température clémente y sont pour beaucoup. Car la ville en elle-même est assez moche sans aucune uniformité architecturale et avec un trafic routier bruyant et anarchique au milieu duquel tentent dangereusement de traverser des piétons ( il n'y a pas de passage clouté). Je me suis mis en quête d'un plan de la ville, mais l'office du tourisme était fermé malgré ses horaires d'ouverture stipulant le contraire. Je suis donc allé à la mairie. Malheureusement personne ne parlait anglais. J'ai donc montré une carte géographique de la Turquie en mimant grosso modo ce que je désirais. Tous me regardaient avec un certain intérêt y compris les personnes en salle d'attente (je ne vous parle même pas des enfants), puis après un bref échange entre l'hôtesse d'accueil et un employé, ce dernier m'a poliment demandé de le suivre. Nous sommes alors sortis du bâtiment central pour en faire le tour et nous sommes entrés dans un autre immeuble. Au bout de quelques minutes, nous sommes arrivés devant la porte d'un bureau. Il frappe et ouvre. Une demi douzaine de personnes à l'intérieur. Mon guide leur parle en me désignant et me prie d'entrer. Un des hommes me tend une chaise et commence à me parler en turque. Je lui réponds en anglais que je souhaiterais simplement un plan de la ville, étonné je vous l'avoue de me retrouver ici. Ce même homme s'adresse à ses collègues, une discussion s'en suit entre eux puis, toujours cet homme, me fait signe de patienter. Arrive alors une jeune femme qui me lance un sympathique "hello". Enfin quelqu'un qui parle voire comprend l'anglais: I just want a city map please. Elle se retourne aussitôt et sort une carte du placard situé derrière elle. Je m'en saisis et dès lors tout le monde comprend enfin ce que je cherchais. Après les avoir tous remerciés, je me suis éclipsé... Tout ça pour ça ! L'anglais est très peu parlé ici mais on vous aidera au maximum même s'il est difficile de se comprendre. Même au restaurant ou à l'hôtel.

Resit est l'ancien directeur de l'office du tourisme de Diyarbakir. Francophone, il a étudié la littérature française à l'université, de taille moyenne et aux environs de 50 ans, nous nous sommes rencontrés dans un petit restaurant où il a ses habitudes. Il me dit que j'ai beaucoup de chance d'être tombé sur lui parce qu'il va m'aider pour visiter la ville. Mais lorsque j'ai dit à Resit que je partais demain pour l'Irak, il m'a aussitôt dit que j'avais vraiment de la chance parce qu'il m'emmènera en voiture jusqu'à Silopi (la dernière ville turque avant la frontière). Moyennant quelques euros j'accepte volontiers et rdv est pris demain devant l'hôtel à 9h. Resit est un puits de science en ce qui concerne la région. Il souhaite que nous nous revoyons à mon retour d'Irak pour me faire visiter les villages kurdes des environs. Je pense que ce sera envisageable puisque ma décision d'aller en Iran a changé. Mon demande de visa a été acceptée mais comme d'une part je connais ce pays pour y être allé 2 fois et d'autre part la procédure pour payer le visa n'est pas pratique (pas de CB seul un virement bancaire est possible en raison des sanctions américaines contre l'Iran), alors je laisse tomber. Voilà chers parents et amis, c'est demain que l'aventure commence...
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