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Un Carnet De Route
26 décembre 2008

DES SYMBOLES DE PAIX

Près de six ans après le déboulonnage des monuments grandioses que Saddam Hussein avait fait ériger à sa gloire, les autorités irakiennes comptent mettre en place une centaine de nouveaux ouvrages artistiques appelés à symboliser une ère de paix. Avant l'intervention militaire anglo-américaine de 2003, les statues et monuments ornant les places publiques se référaient au parti Baas de l'ex-président ou à ses victoires militaires sur les nombreux ennemis de l'Irak. A l'instar de la statue géante de l'ancien raïs que des soldats américains déboulonnèrent devant les caméras de télévision en avril 2003 sur la place Firdous, beaucoup de représentations de Saddam - souvent en uniforme - parsemaient la ville. Devant un bureau du ministère de l'Intérieur, une peinture murale le représentait labourant les champs à la bêche. Au ministère de la Justice, il apparaissait en toge, tenant les plateaux d'une balance. La plupart des peintures murales ont été recouvertes et les statues détruites par des Irakiens dans le chaos de 2003. Parmi celles qui n'ont pas disparu, on peut voir une sculpture de bronze (au milieu d'un grand rond-point de la Zone verte) représentant des soldats irakiens sur un char qui brandissent un drapeau en signe de victoire sur l'Iran après la guerre sanglante qui opposa les deux pays de 1980 à 1988. Dans la Zone verte fortifiée où sont regroupées les missions diplomatiques, deux paires de bras géants émergent du sol à des centaines de mètres l'une de l'autre, tenant des épées croisées qui forment une arche sur un champ de parade. Modelées d'après les mains de Saddam, elles ont nécessité 160 tonnes de bronze. L'Irak actuel entend éliminer ce type de monuments pour leur substituer des symboles de paix. Un fusil au canon tordu pourrait ainsi remplacer les épées, a dit à Reuters Mohammed Tahir al Timimi, chef de la commission gouvernementale chargée des statues et des peintures murales. Timimi a demandé à des artistes irakiens disséminés dans le monde de présenter des projets, sans leur imposer de sujet "pour ne pas être taxé d'influence politique". "Nous avons beaucoup d'idées, par exemple des statues de penseurs ou d'écrivains, car Bagdad est le berceau de la civilisation", a commenté Mourtadha Hedad, sculpteur et professeur au Collège des beaux-arts de Bagdad. Quant aux vieux monuments de Saddam Hussein, ils pourraient trouver place dans un musée qui serait construit près de la Statue du Martyr, monument élevé dans les années 1980 à la mémoire des Irakiens tombés durant la guerre Iran-Irak.
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